Maman,
Depuis ce triste samedi 15 novembre 2025 où tu es partie, on a mis du temps avant de trouver la force d’écrire ces quelques mots. On savait que cela ferait mal… mais on voulait surtout te parler une dernière fois, avec nos cœurs d’enfant.
Toute ta vie, tu as été d’un courage incroyable. Aujourd’hui, c’est à nous d’être courageux, pour t’honorer et raconter tout ce que tu nous as laissé. On ne racontera pas l’histoire complète de ta vie, ni tous les moments difficiles… mais on racontera tout ce qui fait que tu resteras pour toujours notre maman, notre repère, notre lumière.
Ton enfance n’a pas été un conte de fée, mais grâce à tes sept frères et sœurs, tu as appris très tôt à devenir un pilier, une sœur qui materne, qui veille, qui soutient, et qui aimait tant rire. Ce lien-là t’a construite, et c’est ce même amour de la famille, des autres que tu nous as transmis.
C’est en 1977, que tu as rencontré ton Gillou. Ton râleur préféré, ton nounours au grand cœur. Ensemble, vous avez créé notre famille : Sébastien, Jérôme et Aline… On a tous bien grandi et avons trouvé à notre tour nos moitiés Anne, Céline et Luc. Puis, sont arrivés tes six trésors de petits-enfants : Mahé, Natéa, Joan, Enoha, Naël et Marius.
Et à chacun d’entre nous, sans exception, tu as transmis les mêmes cadeaux: l’amour des autres, le goût de l’effort, la persévérance, la valeur du travail… et, par-dessus tout, l’importance de la famille.
Toutes les personnes qui sont présentes ici, savaient que chez toi, que ce soit à Bernières, Blainville ou Bénouville, ta porte était toujours ouverte. On commençait souvent les repas à cinq pour les finir à dix voir plus, parce que tu ne savais pas dire non, parce que tu aimais accueillir, aider, entourer. Tu aimais te rendre utile… même si parfois tu t’oubliais un peu ou plutôt tu oubliais où tu avais mis ton aiguille torsadée…car lorsque ton aiguille de tricot était perdue, c’était bien souvent pour toi à cause nous.
Qu’est-ce qu’on en a passé du temps à la chercher avec toi !
Beaucoup ici se souviennent de tes grands repas de famille, de ta déco parfaite, de toutes les lettres et démarches que tu faisais pour aider les autres… et de tous les doudous que tu as recousus pour nos enfants. Mais maintenant, maman… qui va les réparer ?
Depuis plus de dix ans, cette fichue maladie te courait après. Tu l’as battue quatre fois. Quatre fois, maman ! Tu as été plus forte qu’elle, encore et encore. Mais cette fois-ci, malgré toute ta bataille, malgré ta ténacité de guerrière, elle a fini par t’emporter après un an et demi de lutte acharnée.
Et maintenant, c’est un vide immense qui s’ouvre devant nous.
Qui va encore râler après papa pour qu’il range son garage ou pour qu’il ne traîne pas trop aux courses ?
Qui va prêter son oreiller aux petits-enfants pour qu’ils te confient leurs secrets ?
Qui va nous préparer les plats que seule toi savais faire ?
Qui va nous conseiller quand on en aura besoin ?
Toute ta vie, tu as été là. Pour nous, pour papa, pour tes petits-enfants, pour tes amis. Tu as tenu ton rôle de maman, de mamie et d’épouse avec une générosité sans fin.
Cela ne nous sera pas simple d’avancer sans toi. Mais tu as su nous donner toutes les cartes, tous les outils, toutes les forces pour continuer, pour tenir debout face à la vie.
Merci maman. Pour tout ce que tu nous as donné, tout ce que tu nous as offert sans jamais compter.
Tu es enfin libérée de tes souffrances… et nous, on te garde dans nos cœurs pour toujours. On t’aime, maman